Une lettre de l’au-delà

voulait demander quelque chose à sa tante, mais il ne put pas. Il fut incapable de bouger les lèvres. Mais elle semblait pouvoir lire dans ses pensées et lui dit gentiment: «Carlos, tu crois vraiment que quelqu'un peut disparaître pour toujours? N'aie pas peur! Tu peux t'endormir tranquillement. Ne t'inquiète pas - je veillerai sur toi». Puis elle posa ses mains sur sa gorge endolorie et caressa son visage couvert de sueur. «Endors-toi, Carlos, tu es fatigué.» Il entendit encore sa mère pleurer à chaudes larmes, mais alors il sentit une force supérieure le soulever de son lit. «Allons-nous-en», entendit-il sa tante Eunice lui dire gentiment. Puis elle le prit comme un petit enfant et le porta jusqu'à la porte d'entrée. La lune brillait et l'air était merveilleusement rafraîchissant. Il pouvait maintenant respirer sans douleur et sans effort. Il était heureux et pensait qu'il s'était remis et qu'on allait le ramener tout de suite. Et il put enfin s'endormir. (Cher lecteur, j'ai résumé ici, très brièvement, le début de la lettre de Carlos. Tu pourrais maintenant avoir une idée comment une personne pourrait vivre le moment de la mort dépeint dans cette partie). Lorsque Carlos se réveilla, il ne savait pas combien de temps il avait dormi. Il se retrouva dans une belle chambre inondée de lumière. Il réfléchit: Est-ce un hôpital? Il n'avait plus mal et se sentait beaucoup mieux. Il était seulement faible, très faible. Mais où était sa maman? Pourquoi ne venait-elle pas? Tout à coup, il eut le mal du pays. Avait-il retrouvé sa voix? Il appela sa maman aussi fort qu'il le put. La porte s'ouvrit et tante Eugénie entra. Elle le regarda, bien lunée, et lui dit: «N'aie pas peur, Carlos, tu es chez nous maintenant». Que voulait-elle dire par là? Carlos réfléchit. Tante Eunice était morte depuis longtemps. Mais lui-même, il se sentait tout à fait normal. Qu'est-ce qui lui arrivait?!

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