Accompagné et protégé


J'avais déjà réfléchi auparavant au fait que c'est surtout nous, les hommes, qui sommes à l'origine de toute cette souffrance. Nous causons beaucoup de souffrance à nous-mêmes, par exemple en ne pas prenant soin de notre santé. Mais nous nous faisons aussi du mal les uns aux autres, de manière consciente ou inconsciente. Même les catastrophes naturelles sont en grande partie à mettre sur notre compte, comme nous le savons aujourd'hui. 

Malgré tout, j'assume difficilement le fait que tant de souffrances et d'injustices soient infligées aux enfants. Et aux personnes âgées sans défense! Et aux animaux aussi! Cela me cause de la douleur à chaque fois que j'y pense. Beaucoup d'entre vous aussi, j'en suis sûre. Cela me fait encore et toujours de la peine.

Mais néanmoins, j'en suis tout à fait sûre: Dieu n'a pas encore fait une croix sur nous, qui sommes ici, loin de notre patrie éternelle. C'est la confiance que j'ai toujours eue. Après tout, le père dans la parabole du fils prodigue n'a pas cessé de penser à son fils parti et de le chercher. Et c'est ainsi que Dieu, notre Père, nous attend aussi. 

Je suis donc également convaincue que nous sommes constamment accompagnés et observés de manière invisible. J'ai rencontré des personnes qui m'ont assuré qu'elles n'étaient pas très croyantes, mais que les anges gardiens existaient en tout cas. Et puis, ils avaient une histoire captivante à raconter, dans laquelle ils avaient échappé de justesse à la mort, et il serait difficile d'expliquer par des choses purement terrestres qu'ils sont encore en vie aujourd'hui.

Nous parlons toujours d'anges gardiens, car nous pensons que tout ce qui est invisible doit être un ange. Mais ce n'est pas vrai, comme je l'ai déjà dit. Nous pouvons aussi tout simplement imaginer que ce sont des amis spirituels serviables, sans ailes, qui ont pour mission de nous protéger, de nous accompagner et de nous soutenir. 

Leur présence peut aussi nous «inspirer». Cela signifie que des pensées peuvent nous être inspirées et que nous savons tout d'un coup comment résoudre un problème. Ou encore où chercher la clé de voiture perdue. 

Ou bien nous faisons une rencontre importante et nous disons: quelle coïncidence! Mais ce n'était pas une coïncidence, c'était le destin. Nos compagnons invisibles ont certainement déjà organisé des rencontres pour nous qui, a posteriori, se sont révélées utiles et qui ont même changé notre vie. Ou bien ils nous ont fait découvrir un livre qui était important pour nous.

Cela signifie que sans l'attention de nos compagnons invisibles, bien des choses se seraient déroulées différemment dans notre vie. D'après mon expérience, nous sommes bien inspirés de nous mettre avec eux, de leur faire confiance et de recourir à leur aide en toute connaissance de cause. Cela ne remet d'ailleurs pas en cause notre libre arbitre. Car c'est toujours nous qui décidons de suivre ou non une «recommandation» de nos compagnons invisibles. Assez souvent, nous ne le faisons pas.

J'entends et je lis régulièrement qu'il serait bon de s'adresser à nos aides en toute connaissance de cause et de les inviter à nous rejoindre. On dit qu'ils veulent être sollicités et invités - plus il leur est facile d'aider et d'intervenir. C'est ce que je fais moi-même depuis des années. C'est quand même bien de se sentir accompagné jour et nuit quand on est une personne âgée qui vit seule, je trouve. 

Une fois de plus, je «révèle» une de mes habitudes en confessant ici: depuis au moins quinze ans, je dis tous les matins: «Chers frères et sœurs, je vous salue et vous accueille cordialement.» Ou je dis quelque chose de similaire. Par «frères et sœurs» j'entends les anges et les aides invisibles. Ce sont en effet mes frères et mes sœurs, car nous avons le même père. Voilà pourquoi je les appelle frères et sœurs. Je suis tout à fait sûre qu'ils sont là. Lorsque tu me vois marcher seule dans les champs, il ne faut pas penser que je suis seule - une vieille femme solitaire. En réalité, je ne suis jamais seule. On m'accompagne toujours, c'est mon intime conviction.

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Je garde dans ma mémoire une longue série d'expériences que j'associe à mes compagnons invisibles. Sans eux, je ne serais pas assise ici, si paisiblement, devant mon ordinateur, voilà ce qui est sûr. Sans eux, je serais déjà dans l'autre monde depuis longtemps. Pourquoi ne me suis-je pas noyée à l'époque? Pourquoi ai-je miraculeusement échappé à la collision frontale? Pourquoi ne me suis-je pas précipitée dans le vide à l'époque? Pourquoi m'en suis-je sortie si souvent?

Aujourd'hui, je le vois ainsi: mon heure n'était pas encore venue. Selon mon plan de vie, je devais rester en vie plus longtemps, c'est pourquoi mes compagnons invisibles m'ont sauvée, et j'ai pu continuer à vivre.





Cela soulève la question suivante: Existe-t-il vraiment une sorte de plan pour notre vie? Beaucoup de choses sont-elles peut-être prédestinées? Tout n'est-il pas dû au hasard ou au destin, comme on le dit? Il y a des gens qui affirment qu'il y a en effet un plan pour chacun d'entre nous. Mais comment un tel plan s'accorde-t-il avec notre libre arbitre?



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